Dans ce spa viticole, les clients se sentent en harmonie avec les vignes

Le spa La Vigne à Chexbres mise tout sur la vigne : dans le verre, dans différents soins et grâce à la vue sur les vignobles de Lavaux. Son cofondateur, Christian Jacot-Descombes, révèle ce qui rend l'offre si particulière.

©Swiss Wine Promotion
Thursday 20 Jun 2024 Oenotourisme

Boire du vin suisse avec vue : le spa « La Vigne - Swiss Wine Therapy » est sur la voie du succès. Le prix de l'innovation dans l'œnotourisme du canton de Vaud en 2020 a été suivi en 2022 par la distinction Global Best of Wine Tourism des Great Wine Capitals. Celui-ci a désigné le spa comme la meilleure offre œnotouristique de Suisse.

Christian Jacot-Descombes, qu'est-ce qui a fait naître l’idée du spa La Vigne à Chexbres en Lavaux ?

La pandémie de Corona ! Nous sommes partis en voyage pendant un an, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et en Argentine. Nous avons eu l'idée de créer une entreprise dans le domaine de l'œnotourisme à notre retour, car cette activité n'est pas encore très développée en Suisse. Nous pensions à une agence de voyage spécialisée dans les voyages œnologiques. Mais quand nous sommes rentrés, nous étions en mars 2020...

Ce n'était pas le meilleur moment pour ouvrir une agence de voyages.

Nous avons alors pensé à créer une offre pour les Suisses dans leur propre pays. Ici, en Lavaux, on voyait beaucoup de gens qui venaient se promener le week-end. Finalement, nous avons eu l'idée de combiner cette situation géographique exceptionnelle avec le bien-être. Pourquoi ne pas installer une baignoire au milieu des vignes et proposer en plus des soins de vinothérapie ?

Comment les choses ont-elles vraiment démarré ?

Nous avons posé notre candidature pour le prix vaudois de l'innovation en œnotourisme, qui a été décerné pour la première fois en 2020 et nous l'avons gagné. Avec les 20'000 francs du prix, nous avons pu acheter les baignoires et d'autres matériels. Nous avons ensuite cherché un vigneron qui puisse nous accueillir.

Et c'est là que vous êtes tombé sur Eric Bovy du Domaine Bovy ?

En ce qui concerne l'œnotourisme, Eric est l'un des vignerons les plus avancés du canton de Vaud. Il nous a écouté avec beaucoup de bienveillance et a trouvé que c'était une bonne idée.

Le spa La Vigne se trouve sur son domaine viticole, au milieu des vignes. Qu'est-ce qui fait la particularité de cet endroit ?

On est installé en pleine nature avec, en plus, cette vue exceptionnelle. Les hôtes ont l'impression d'être reliés aux vignes lorsqu'ils boivent un verre de vin dans la baignoire. Les soins sont également particuliers : nous avons un gommage à base de marc de raisin séché et des enveloppements corporels à base de lie. Ce sont des résidus de la vigne qui sont habituellement jetés. Cela favorise l’économie circulaire.

La Vigne Spa, Chexbres

Les clients ne sont-ils pas déçus de ne pas pouvoir se baigner dans le vin ?

Il y en a effectivement qui s'y attendent (rires). Nous leur expliquons alors qu'une baignoire contient 150 litres, et qu’il vaut mieux le boire que s’y baigner !

Vous avez mentionné que l'œnotourisme est plus développé dans d'autres parties du monde. Qu'est-ce qui manque en Suisse ?

Avant que nous ne rencontrions Eric, de nombreux viticulteurs et viticultrices disaient : non, je vends du vin - je n'ai pas le temps ni l'envie de faire autre chose. Pourtant, il y a sans doute encore beaucoup d'endroits où l'on pourrait ouvrir une terrasse et créer de belles expériences.

Il manque donc en partie la volonté de miser sur l'œnotourisme ?

Souvent, la viticulture est encore très agricole. Les vignerons produisent du vin, ils le vendent et travaillent sur la qualité. Résultat : en Suisse, on produit maintenant des vins extraordinaires. Mais en ce qui concerne l'infrastructure hôtelière et la gastronomie, certains endroits magnifiques du point de vue touristique n'ont pas encore beaucoup à offrir.

Faut-il pour cela un changement de génération ?

C’est plus une question de culture que de génération. Il y a aujourd’hui beaucoup de jeunes qui partent à l'étranger pour faire des stages en viticulture. Ils découvrent par exemple en Australie ou en Nouvelle-Zélande des domaines viticoles auxquels sont également rattachés un restaurant de luxe, un hôtel ou un bed and breakfast. C'est tellement beau que même les autochtones viennent y passer le week-end. Nos futurs vignerons réalisent alors le potentiel qui existe chez eux.

Christian Jacot-Descombes

Christian Jacot-Descombes

Suisse. Naturellement.